Histoire de D.M.C.
1850 - Introduction du "mercerisage

Débat : qui a introduit le mercerisage chez DOLLFUS-MIEG ?

Le mercerisage

  • La mercerisation ou le mercerisage est un procédé chimique inventé par John Mercer en 1844 et qui consiste à traiter une étoffe de coton (cellulose) afin d'améliorer les caractéristiques physico-chimiques des fibres, comme de leur donner un aspect lustré.
  • Le procédé a été conçu en 1844 par John Mercer qui eu l'idée de traiter des fibres de coton avec de l'hydroxyde de sodium (soude). La technique de Mercer rendait le tissu plus solide et le rendait plus réceptif aux teintures. Cependant, elle occasionnait un rétrécissement important de l'étoffe.
  • C'est sûrement pour cette raison que le procédé ne rencontra guère de succès avant que Horace A. Lowe ne l'améliore jusqu'à sa forme actuelle en 1890. L'amélioration principale consistait à maintenir le textile étiré pendant l'opération afin de prévenir son rétrécissement. Cette phase d'étirement pouvait se faire également pendant que les rubans sont encore humides. Il a de plus ajouté une étape de rinçage à l'eau.
  • La méthode de production moderne du coton mercerisé, également connu sous le nom de coton perlé, est obtenue par l'application de soude caustique (NaOH) concentrée à raison de 300 g/l, à température ambiante et en maintenant les propriétés dimensionnelles, permet de faire gonfler les fibres de coton. La mercerisation peut s'effectuer sur les fibres, sur les fils ou même sur les étoffes déjà réalisées. On parle de double mercerisation lorsque l'on traite à la fois le fil et le produit fini (ex : tricot)
  • Le fil de coton, rendu brillant par la mercerisation, peut concurrencer le fil de soie, permet de produire industriellement du fil mercerisé pour ouvrages de dames.

Source : Wikipedia

Introduction du mercerisage chez DOLLFUS-MIEG, la version officielle :

"En 1850, lors d'un stage d'un fils DOLLFUS dans le laboratoire d'une usine textle, il y rencontre le chimiste John MERCER. Un certain jour, tandis qu'il filtre de la soude caustique, opération banale et habituelle, à travers un filtre en papier, MERCER fait la constation suivante : le filtre en papier a gonflé. Or, les fibres de ce filtre, en cellulose comme le coton, sont devenues brillantes. Faisant le rapprochement avec le coton, il prend une touffe de coton, l'imprègne de soude et l'étire : il découvre sur le coton les mêmes réactions que sur le filtre. Ainsi est découvert le "mercerisage" : plongées dans la soude caustique, puis étirées, les fibres de coton deviennent brillantes, ont une meilleure affinité tinctoriale et une plus grande résistance dynamométrique. Un brevet est déposé, signé John MERCER. Le jeune stagiaire, à son retour à Mulhouse, en parle à son père, qui perçoit immédiatement les potentialités, aussi bien pour le tissu que pour le fil. Aussitôt, DMC achète le brevet à John MERCER".

Selon : "DMC au fil du temps", par Philippe LECLERCQ, Asso. DMC pour le développement des œuvres de l'art et de l'esprit, 1991

Introduction du mercerisage chez DOLLFUS-MIEG, la réponse de Jérôme BLANC :

Le fait que ce soit un fils Dollfus qui ait ramené le mercerisage d'Angleterre est très contestable. Vous trouverez, mon livre "Frédéric Engel-Dollfus, un industriel saint-simonien" qui a apporté cette technique chez DMC. J'ai d'ailleurs demandé à M. Leclercq de citer ses sources à ce sujet et il ne m'a jamais répondu.

Frédéric Engel-Dollfus ne fut pas le créateur des fils à coudre chez DMC, mais Émile Dollfus. Son industrie était à ses balbutiements puisque monsieur Zengerlin, entré en 1840 et affecté à la filature en 1844, écrivait les numéros des bobines à la main et ceci jusqu'en 1846 à peu près.
Ce n'est qu'en octobre 1843 que le représentant de DMC à Paris : monsieur Soyer reçu les premiers échantillons d'un fil d'Alsace pour coudre sur pelotes et bobines, en brins de 6 ou de 9.
Lorsqu’Emile Dollfus se retira de l’entreprise en 1846, on ne vendait que pour douze mille francs de fil par an, qu’Engel-Dollfus fit monter à cinq millions.
La marque D.M.C, pour les fils à coudre ne fut déposée au Tribunal de commerce de Mulhouse qu’en 1847.
Les étiquettes des bobines, qui étaient encore écrites à la main, furent d’abord imprimées par un imprimeur extérieur, puis en 1884, par l’atelier de la maison.
Un tarif fut également publié, décrivant l’étendue de ses produits, ses caractéristiques (nombre de brin, longueur et poids), son conditionnement (bobine, pelote, échevette etc.), révolutionnant les règles de commercialisation de ce produit, que Frédéric Engel-Dollfus fit adopter aux Anglais.
Dès février 1847, il s’intéressait à un moyen de lustrer les fils à coudre et achetait à un certain Wilhem, ancien employé de DMC, le procédé de mercerisage des fils à broder qui donne au fil un aspect brillant et une solidité incomparables, qualité qui fait toujours le succès des fils DMC.
Emile Dollfus était très réticent à l’idée que son neveu veuille développer cette activité, car il ne croyait pas à la rentabilité des filés d’Alsace en paquet ou en échevette à cause de la forte concurrence et en particulier de celle de Lille qui fabriquait des fils à coudre moins cher et qui tôt ou tard acquérrait cet apprêt. De plus, ses propres " essais avaient été jusque-là peu heureux ". Mais quand Frédéric Engel-Dollfus lui envoya des échantillons, devant la magnificence des premiers échantillons de fil mercerisé, Emile Dollfus lui donna immédiatement carte blanche.
Puis, Frédéric Engel-Dollfus en développa la variété. En 1870, les fils comptaient déjà 250 variétés. Après la guerre, l’assortiment avait peu à peu augmenté : du coton à broder, à marquer, à crocheter, à repriser, des lacets apparurent dans le tarif. Il organisa aussi la vente en France et réussit à supplanter les produits anglais.
Après l’annexion de l’Alsace, il créa à Paris un dépôt en 1871 et, dès 1874, installa les premières fondations de l’établissement de Belfort où furent également fabriqués des fils d’argent et d’or. Les deux établissements, en 1883, employaient 3 500 ouvriers et 200 employés de tous grades.

Selon : Jérôme. Blanc, Recherches généalogiques et historiques, http://blanc.jerome.club.fr. Membre de SOS Généalogie : 0892 701 381 (0,34 euro / min)
A lire "Frédéric Engel-Dollfus, un industriel saint-simonien", par Jérôme Blanc