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Histoire de J.T.P.F.
"JULIEN THIRIEZ PERE & FILS" 1881-1931 (deuxième partie)
 

Courrier de Lous 1886
  • 1885
    Les achats de terrain à Loos de 1864 à 1885 ont permis d'étendre la superficie sur 19 hectares, sur un quadrilatère comprenant la route de Lille à Béthune (dite route Nationale, actuelle rue du Maréchal Foch), les rues de Londres et du Bazinghien, et l'avenue Lelièvre
  • 1886
    En Juillet, Louis THIRIEZ visite des filatures anglaises à Manchester.
    Voir le courrier (ci-joint) adressé à Julien THIRIEZ. Il a rédigé également un carnet de voyage.
  • 1887
    Création, en mars, par les employés et ouvriers des Établissements, d'une Société Coopérative d'achats en commun, "l'Épargne", réservée au personnel; les bénéfices sont répartis chaque année entre tous les adhérents proportionnellement à leurs achats
  • 1889,
    L'usine de Loos comprend 535 salariés, 90.000 broches de filature, 6 machines à vapeur qui consomment 40 tonnes de charbon par jour.
    L'entreprise a une politique sociale avancée pour l'époque : construction de maisons pour le personnel, d'une crèche, instauration de pensions de retraite, etc.
    En février de cette année, Léon THIRIEZ entreprend une visite de plusieurs usines en Angleterre. Extrait : "les fileurs mettent 6 minutes pour démonter 1.000 broches".
  • 1892
    Acquisition de machines à vapeur Dujardin à obturateurs. Dans les ateliers 1 et 2, lors de la mise en route, le rentrage des chariots des renvideurs à filer s'effectue à la force humaine, d'où, chez ces ouvriers, des déformations du genou; assez rapidement le rentrage sera donc mécanisé.
  • 1893
    Sur les terrains de la ferme PLATEEL, une ferme importante avec une tour pigeonnierl (ce qui provient d'un droit féodal), le bâtiment 3 avec cave, rez-de-chaussée et 3 étages est construit pour abriter une retorderie de 56.000 broches de renvideurs à retordre (photo ci-dessous). Conçu par l'architecte lillois Emile VANDENBERGH, dans le style féodal en vogue à l'époque, ce bâtiment est vite surnommé "le Château". Il a sa machine à vapeur autonome de 1.000 chevaux et sa batterie de chaudières. Construction vers la même époque d'un bâtiment d'un étage sur 100 m, rue de Londres, pour les services fabrications filterie et un début de blanchisserie.
    Emile VANDENBERGH (1827-1909) a beaucoup construit pour la bourgeoisie lilloise. Architecte du bureau de bienfaisance, il participe à la commission des logements insalubres. Il propose plusieurs projets de cités ouvrières et réalise la Cité Napoléon, rue Gantois. Pour les THIRIEZ, il conçut la retorderie, les maisons de la Cité Ouvrière, en 1883 un bâtiment avec crèche + asile + école (aujourd'hui École Sainte-Elisabeth), et, à partir de 1897, 4 hôtels particuliers pour la famille.
  • 1896
    Voir l'article dela revue l'Elève Ingénieur de Lille sur l'entreprise THIRIEZ, dirigée par Alfred l'Ainé, assisté de Julien, Louis, Léon
  • 1898
    Construction d'une grande blanchisserie à sheds, rue du Bazinghien, complétée en 1912 par un immeuble à un étage.
    Rachat de la Sté Mazingarbe d'Haubourdin, et du petit atelier de Mr. POLLET, spécialisées dans la teinture des écheveaux.
  • 1900
    On installe dans le bâtiment 1 deux énormes génératrices Fabius Henrion de Jarville, les premières dans la région, qui fournissent de l'électricité à toute l'usine. Les usines comprennent : 150.000 broches de filature, 100.000 broches de retorderie, des ateliers de teinture et blanchiment, des ateliers de constructions mécaniques et civiles. Elles s'étendent sur 20 hectares et comptent 2.000 ouvriers, dont 960 hommes et 1.040 femmes, dont 856 jeunes de 13 à 18 ans et 97 ouvriers ayant plus de 30 ans d'ancienneté. Production : fils de coton, simples, retors, câblés écrus, blanchis ou teints, pour les fils à coudre, la bonneterie, la ganterie, les tulles, ...
    A la fin du siècle, la famille THIRIEZ appartient à la grande bourgeoisie lilloise et ses enfants fréquentent de grandes Écoles d'ingénieur, comme Centrale, ce qui est assez rare dans le milieu textile du Nord à l'époque.
  • 1903
    Le 12 octobre, chez M° DELEPLANQUE, notaire à Lille, constitution, entre Alfred-Julien-Victor-Louis-Léon THIRIEZ de la société en nom collectif "A.J.L. et L. THIRIEZ", nom commercial "J. THIRIEZ Père et Fils", siège 63 rue du Fbg de Béthune à Lille, capital de 6,4 millions de francs apportés par les 5 associés gérants


Carnet de voyage 1886


Courrier de Julien THIRIEZ
27 janvier 1894


La "retorderie"

  • 1907
    Construction du bâtiment n°4 de 4.800 m2, sur 12 travées (portées ensuite à 15, d'un style moderne avec de grandes baies vitrées, avec 84.000 broches de renvideurs à file, mues par une machine à vapeur de 1.850 chevaux.
    Le plan global de l'usine de la rue de Londres montre que les concepteurs avaient anticipéson grand essor industriel, avec de grandes artères de 12 à 18 mètres se croisant d'équerre
  • 1914-1918
    La guerre oblige la société à s'installer dans la Somme, où elle acquiert une usine à Doullens (qui deviendra à la fin des années 1960 une usine de fermetures à glissières).
    On trouve les descendants du fondateur parmi les gérants de JTPF.
    Les usines de Loos et Lille sont occupées par les troupes allemandes pendant 4 ans et subissent d'importants dégâts et pillages.
  • 1917 (ou décembre 1919)
    Rachat de FRINGS et Cie (Cotons L.V., usines à Paris - Vitry sur Seine et Hellemmes,) fils pour ouvrages de dames. La société FRINGS sera ensuite dissoute en 1927.
  • 1918
    Léon THIRIEZ-MIELLEZ (1845-1918) décède - voir document à droite.
    Léon THIRIEZ-VANDAME (1882-1929) est nommé gérant.
  • 1919
    Le 16 mars, mise en route d'une machine à vapeur de 1.800 chevaux.
    Rachat du parc de l'ancien château CRESPEL, démoli en 1914.
  • 1920
    Pour satisfaire des besoins d'agrandissement, rachat de la retorderie VIGNERON Frères, sur la nationale 41près de la rue des Oliveaux, créée en 1900
    Le 1er juin, création des allocations familiales dans les établissements JTPF
  • 1921 : agrandissements de 1900 à 1921
  • 1922 : création de la société anonyme des jardins ouvriers d'Esquermes
  • 1924
    Toujours pour des besoins d'agrandissement, rachat de la propriété TOUSSIN, en bordure de la rue Marais (actuelle rue du Maréchal Joffre (ou Foch ?), sur laquelle seront édifiés des ateliers de blanchiment et teinture et une importante centrale électrique.
    Création d'une citré jardin, avec 88 maisons, dont 16 pour familles nombreuses, qui seront ensuite complétées par 3 immeubles collectifs pour personnes âgées.
  • 1924 : J.T.P.F. c'est :
    3.170 employés, ouvriers et ouvrières (3.500 enn 1928)
    Les filatures de coton de Loos et Doullens, 220.000 broches (500.000 en 1928)
    Les retorderies, 115.000 broches (200.000 en 1928); blanchisserie, teinturerie, glaçage, mercerisage
    Fabrication de fils pour tissus, fils à coudre
    Atelier de construction mécanique;
    Force motrice des usines : 7.000 chevaux (8.000 en 1928).
    Superficie occupée : 40 ha à Lille et Loos, 25 ha à Doullens
    Atelier pour construction de maisons ouvrières- 700 maisons réalisées
    Une maison de vente à Paris, 131 rue St-Denis,Paris 1er
    Ci-dessus : fête du travail en1920 (voir page)
  • 1924-1930 Négociations avec la Société CARTIER-BRESSON
  • 1935 Fusion des sociétés et création de la société "J. Thiriez & Cartier Breesson" (en abrégé : TCB)
Alfred THIRIEZ
Léon THIRIEZ-MIELLEZ
Alfred THIRIEZ (1833-1903)
Léon THIRIEZ-MIELLEZ (1845-1918)
Centralien 1866
Léon THIRIEZ-VANDAME (1882-1929)
Centralien 1902
Julien THIRIEZ-DESCAMPS (1864-1933)

Extraits de

  • "La restructuration de l'industrie textile et ses conséquences. L'exemple du Groupe Dollfus-Mieg", par Michel BATTIAU, CÉRÈS Nord-Pas-de-Calais n°11
  • "Institutions Ouvrières des Manufactures de Fils de Coton de la Société J. THIRIEZ Père et Fils", 1924
  • "Les institutions ouvrières dans le département du Nord", Lille 1889