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Filature Cartier-Bresson
Société Française des Cotons à Coudre
Paris

Antoine BRESSON 1792
Antoine BRESSON

La famille Bresson est originaire d'Auvergne (Puy-de-Dôme, France).

"A l'époque de la Terreur (1792-1793), Antoine BRESSON (1777-1816), très courageux et fort intelligent, revint tout jeune à Paris. Il se mit à vendre du fil, des aiguilles, et autres articles de mercerie contenus dans une petite balle qu'il portait sur le dos" (cf. Abbé Bresson). De colporteur il devint marchand mercier ambulant, et s'installe sur la Rive gauche, au marché Saint-Germain. Il se marie et ouvre une petite boutique au 99 de la rue de Seine (ancienne rue du Brave), à côté du marché Saint-Germain. En 1824, ils migrent vers la rue Saint-Denis, rive droite. Ils eurent 5 enfants, dont Claude, le futur fondateur de la fabrique Cartier-Bresson, et Antoine (1808), qui reprendra le commerce de ses parents. A la mort d'Antoine, son épouse continue à vendre de la mercerie, avec l'aide de son fils Claude.
Cette boutique est "une installation exiguë et généralement sombre, où travaillent la famille du patron et un ou deux commis; le renouvellement des stocks est lent, les prix sont flottants, les bénéfices unitaires exorbitant; l'importance de la petite entreprise fait déjà l'originalité de la croissance française" (cf. Pierre Albertini, La France du XIXème siècle).
Quand son frère Antoine (fils d'Antoine) fut en âge de seconder sa mère, Claude se lance dans les affaires du coton, après, semble-t-il un stage d'apprentissage chez un commerçant au 16 rue de Bussy, qui lui céda son fonds de commerce en cotons pour 1400 F. le 1er avril 1825. Il se marie à Louise Eugénie LEGIAY et s'installe comme commerçant en cotons au 180 rue Saint-Denis, secondé par son épouse.
"Il se montra un homme supérieur en son genre. Il plaisait beaucoup, avec sa figure pleine de bonhomie intelligente et son activité remarquable. Il était bien secondé par sa toute petite compagne, bonne, douce, affable, très fine aussi, qui savait si bien examiner à la loupe et compter les fils qui composaient le coton" (cf. Abbé BRESSON)

claude BRESSON
Claude BRESSON
1802-1869, dit BRESSON l'Ainé
  • 1825, Claude-Julien BRESSON (1802-1869), dit BRESSON l'Ainé) crée, rue St-Denis à Paris, une "fabrique de coton", la "Société Française des Cotons à Coudre", avec dépôt de la marque "CB à la Croix".
    Elle sera cédée à son fils Alphonse et à son gendre Claude-Marie CARTIER (2 filles BRESSON épousèrent 2 fils CARTIER, ces derniers étant les enfants d'un couple de cultivateurs ayant eu en nourrice chez eux les petits BRESSON) et prendra le nom de "CARTIER-BRESSON".
  • 1848, la fabrique compte 150 employés
  • 1859 Claude-Marie CARTIER (1818-1880), dit "Cartier Ainé", fait construire une usine à Pantin (région parisienne), 128 avenue Jean-Jaurès (où s'installeront ensuite les Ets STEINER Frères)
  • 1838 à 1865, Claude-Marie aura 9 enfants
  • 1862, le dépôt de la rue St-Denis est transféré au 86 Bd de Sébastopol à Paris (boulevard inauguré le 5 Avril 1858 par Napoléon III et Haussman)
  • 1872-1874, l'entreprise s'étend dans l'Est de la France et crée des installations nouvelles à l'origine des usines de Raon-l'Étape et Azerailles, et de l'usine de Celles-sur-Plaine : une filature achetée aux enchères en août 1873, où il installe des ateliers de traitement de fil à coudre; en 1874, installation, par 2 contremaitres venus de Pantin, de 2 nouvelles machines..
  • Claude CARTIER, resté seul, s'associe avec troisde ses fils, Henri (1851-1896), Charles (1852-1921) et Jean (1853-1930) - voir la photo des 3 frères Cartier-Bresson vers 1890. Henri est Directeur de Pantin, Charles Directeur de Celles-sur-Plaine, et Jean Directeur Commercial.
Henri CARTIER 1851
  • 1887, Henri CARTIER (1851-1896), qui a pris la Direction de l'entreprise, construit une filature sur l'ancienne route des Flandres. Cette usine, en briques avec charpente métallique, sera en activité jusqu'en 1950 (le site sera ensuite réhabilité en 1988)
  • 1888-1890, Charles CARTIER-BRESSON (fils de Claude), fait effectuer de grands travaux, à Chelles, pour le retordage, le gazage, le tressage des lacets.
  • 1897, la Maison Ferdinand SUZOR, qui avait repris la fabrique de COTONS PERNOLET, marque E.P., établie rue de Turbigo à Paris, est intégrée à la Société Française des Cotons à Coudre (voir page PERNOLET-SUZOR)
    Le Siège Social est transféré au 86 boulevard de Sébastopol à Paris, jusqu'en 1931.
  • 1898 création à Azerailles (54122) d'une usine de retordage ds fils de coton par Paul Lebrun, architecte et ingénieur à Lunéville. Bâtiment d'eau d'une qualité architecturale remarquable, doté d'un moulin acquis en 1886 par Charles Cartier Bresson, filateur à Celles sur Plaine (88). La filature cesse de fonctionner en 1957, elle est reconvertie en usine de mécanique de précision. Monument historique.
  • 1908, naissance de Henri Cartier-Bresson (1908-2004), petit fils d'Henri (1851) et fils d'André (1878). Ce nouvel Henri deviendra le grand photographe mondialement connu.
  • 1910 Reportage sur les usines CARTIER-BRESSON : voir le Musée Virtuel
  • 1924, signature d'un "accord d'intérêt" avec JTPF (Julien THIRIEZ Père et Fils)
  • 1931
    • le 19 janvier 1931, selon André CARTIER-BRESSON (le 23 décembre 1925 selon d'autres sources), fusion avec JTPF, et constitution de la Sarl "J. THIRIEZ Père et Fils et CARTIER-BRESSON"
    • Edition de le Brochure du Centenaire de CARTIER-BRESSON : voir le Musée Virtuel
  • Jacques BIOSSE DUPLAN, descendant des CARTIER-BRESSON par sa mère, rentré chez TCB en 1935, deviendra le PDG du groupe DMC né de la fusion entre TCB et DMC.
Catalogue Cartier-Bresson 1894
Catalogue 1894
freres Cartier-Bresson
Les frères Cartier-Bresson vers 1890

"Pantin" est souvent cité comme une "filature", or il n'en est rien : il s'agit d'une filterie, et d'une retorderie.... c'est à dire que ce sont les usines Thiriez qui produisaient le fil de base, et à Pantin, il était traité, teinté, et mis en bobines (ou tubinos), puis envoyé à la vente.
C'est là, en fait, toute l'astuce de la fusion, en 1925, des entreprises "Thiriez" et "Cartier-Bresson" : l'un fournissait dans ses filatures le fil de base, et l'autre le transformait. D'ailleurs Thiriez était, avant la fusion, le principal fournisseur de CB "à la Croix". La philosophie familiale commune aux deux familles, ainsi que leur politique sociale envers leurs ouvriers (et leurs croyances religieuses profondes), ajoutées au fait que les deux marques étaient fortement implantées avec une forte image de marque ont fait le reste.
Ce qui reste frappant, d'ailleurs, dans cette fusion... c'est que chaque marque a , dans un premier temps, gardé son logo et quelques uns de ses produits, ce qui serait impensable aujourd'hui."
"La véritable spécialité des fils CB (et leur image de marque dans le public, semble-t-il...) c'était la teinture et la qualité des couleurs de leurs fils, "grand teint", "lavable"... des chimistes de grand talent avaient été embauchés dès la fin du 19° siècle pour obtenir cette réputation de qualité des couleurs
(cf. Bruno FLOQUET, arrière petit-fils d'Henri CARTIER)

"Une liaison avec les puissants Ets. J. THIRIEZ Père et Fils de Lille, spécialisés dans la fabrication des fils à coudre sur bobines, permettait à la maison Cartier-Bresson de s'adjoindre de très importantes filatures à Lille et à Loos, pourvues du matériel le plus moderne...." "Le personnel occupé par les Ets Cartier-Bresson dépasse le total de 1.800 ouvriers et employés, et en ajoutant celui des Établissements alliés, atteint six mille personnes." (cf. Brochure 1925)

Photo de gauche à droite: Henri, directeur de l'usine de Pantin; Charles, industriel du coton près de Saint Dié et Jean, directeur commercial de CB au 86 bd de Sébastopol

Fabrique BRESSON
Usine Cartier-Bresson
Atelier Cartier-Bresson
Atelier des machines en 1910

Brochure du centenaire. Scan par Bruno FLOQUET

Centenaire Anglais

Documents à consulter:

  • Discours prononcé à l’usine de Celles-sur-Plaine, le 5 juin 1950, par André CARTIER-BRESSON, Vice-Président de la société «Julien Thiriez Père et Fils et Cartier-Bresson», à l’occasion de son départ en retraite.) :Voir document.
  • Les filatures COTONS PERNOLET et FERDINAND SUZOR.  Voir document.
  • Albums illustrés CARTIER-BRESSON pour ouvrages de dames (années 1950) : voir notre Musée
  • Résultats du contrôle de qualité des couleurs CB par le CNAM en 1926 : voir photo

Biblio

  • "SOUVENIRS DE FAMILLE", de l'Abbé Augustin Bresson
    1911, réimpression 2001, 100 pages dactylographiées, 21 x 29,7 cm, 22,86 €
    "Collecte de la mémoire familiale et généalogie de la famille Bresson, originaire d'Auvergne. Cette famille a connu une ascension sociale rapide au XIXe en tant qu'industriels et filateurs (le groupe Cartier-Bresson, puis Thiriez-Cartier-Bresson devenu aujourd'hui DMC). Le célèbre photographe, récemment décédé, appartient à cette famille. Ce livre intéressera aussi les amateurs d'histoire de Paris, cadre de cette saga" (cf. www.memodoc.com).
  • Brochure imprimée en 1925 par les CB pour fêter le centième anniversaire de la création de l'affaire
  • Plaquette JTPF-TCB de 1951
  • "Cartier et Bresson, au fil d'une famille, 1740-1980", par Bruno FLOQUET, descendant des CARTIER-BRESSON, 196 pages, 2009 (épuisé)
  • Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, tome 5, par Jean Dansette
  • "La vie d'un employé de CARTIER-BRESSON au début du XXème siècle à Paris: Casimir BOSSARD, caissier chez CARTIER-BRESSON", par Raymond BOSSARD, Mai 2014
Visitez notre musée - vous y trouverez des documents sur CARTIER-BRESSON