Filature :

Au Bon Pasteur

Poiret Frères et Neveu
Filatures et Teintureries de Saint-Epin
Filteries D.M.C.


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Les filatures et teintureries de Saint Epin, Siège Paris, 40 rue Saint-Denis
Peignage, filature et teinture - Filature laine et retorderie coton

Usine de Balagny de 1845 à 1855
puis Etablissements POIRET Frères et Neveu (P.F.N.) de 1856 à 1904
puis Filatures et Teintureries de Saint-Epin de 1905 à 1972
puis racheté par les Filteries Dollfus-Mieg & Cie. de 1973 à 1979

1826, Louis Frédéric POIRET, né le 26 mars 1813, épouse en 1842 Marguerite DELACOUR. Il rejoint ses deux oncles à Paris, qui venaient de fonder une maison pour la vente des laines à tricoter et à tapisser. Ce commerce était situé 40 rue Saint-Denis, à l’enseigne du « Bon Pasteur », en face de la Fontaine des Innocents.

1845 à 1852 (ou 1855) Usine de Balagny

A Balagny, des petites usines commencent à traiter les textiles, des draps, et l’on trouve notamment sur la rivière du Thérain, en aval de Saint-Epin, deux ou trois usines qui commencent à filer la laine : une sur le fossé l’Evêque et les autres  sur la route de Balagny à Bury. Ensuite, c’est l’usine de Saint-Epin.

Cette filature de laine de soixante employés a été installée à Balagny-sur-Thérain (Oise) en 1845 par Monsieur LEFEVRE. Elle ne comportait que la partie située à proximité du Thérain et allait vraisemblablement jusqu’à l’horloge que l’on voit au milieu de la façade. La partie sur Balagny sera construite ultérieurement.

L’usine utilisait naturellement une chute du Thérain qui commandait des roues hydrauliques actionnant un système de gros engrenages qui transmettaient la force sur les 3 ou 4 étages du bâtiment.

En 1850, Mr. LEFEVRE, Conseiller Municipal puis Maire de Balagny, démissionne de ce poste pour se consacrer entièrement à l'usine de 130 ouvriers qu'il acheté.

Il est autorisé par l'ingénieur des Ponts et Chaussées à établir un barrage sur la rivière, au lieudit "Pré enclos", puis à rehausser le déversoir pour une hauteur d'eau de 40 centimètres. Mais, après la révolution de 1848, la rivière du Thérain ne pouvant subvenir aux besoins grandissants des usines, il faudar faire appel à une autre forme d'énergie, la vapeur d'eau.

 

 

1856 à 1904 Poiret Frères et Neveu (P.F.N.)

Louis Frédéric Poiret, compte-tenu de l’extension du Bon Pasteur, fait l’acquisition de la filature de Balagny en 1853 (le 1er mars 1856 selon une autre source)
Il va rapidement apporter de nouveaux moyens et de nouvelles techniques.
Vers 1857, une machine à vapeur de 20 CV est installée et va révolutionner le fonctionnement et la productivité de cette usine.
Une nouvelle société est née; elle deviendra en 1896  "PFN" (Poiret Frères et Neveu); son siège social est situé à Paris et l'usine principale à Balagny.
Cette usine s'agrandira constamment au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle. Le bâtiment principal est doublé en 1865/1866; l'éclairage des ateliers est installé, une teinturerie et un tissage sont adjoints en 1870, et une nouvelle machine à vapeur de 750 CV est achetée pour apporter la force motrice indispensable au fonctionnement des nouvelles machines installées sur plusieurs étages.
1867, Médaille d’Argent à l’Exposition Universelle de Paris
Elle emploie en 1870 près de 152 ouvriers pour fabriquer les laines du Bon Pasteur

Le surcroit de main d’œuvre ne pouvant pas être trouvé sur place, on fit appel à des ouvriers du Luxembourg, pour lesquels on créa des logements ouvriers, d’où le nom de la cité Luxembourg. Puis, ce fut la prospection des bretons, qui arrivèrent en masse, mais moururent presque tous de la tuberculose, y compris les nombreux enfants.
Durant les années 1876 à 1881, l'usine et ses abords subissent quelques transformations parmi lesquelles l'acquisition en 1879 d'un bâtiment de l'exposition universelle de Paris destiné à servir de bureaux et magasins dans l'usine et en 1881 la construction de bâtiments pour le transfert et la modernisation de la teinturerie, d'un atelier de blanchiment, d'un atelier de tissage et la construction d'une bonneterie circulaire.

1878 Médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris
1891, décès de Louis Frédéric POIRET.

En 1895, on fit appel à un nouveau contingent d’ouvriers, qui venaient de Picardie, et l’effectif de l’usine passa à environ 1.000 salariés, dont une centaine est employée au service des patrons : 10 jardiniers et 4 grandes serres, des palfreniers pour les 100 chevaux, des cochers, 6 charrons, 7 menuisiers, 20 mécaniciens et fondeurs, etc. Pour l’usine : 150 personnes à la teinture, 250 à la filature, 50 au pelotonnage, 50 au retordage, 50 au canevas. En 1899, installation de chaudières.

En même temps qu’ils produisaient industriellement, avec les bénéfices réalisés, les Etablissements POIRET augmentaient ce patrimoine par des achats massifs de propriétés, habitations, immeubles, fermes dans la région.

1904, décès de Mme. POIRET-DELACOUR, qui était « l’âme de la maison POIRET ». Frédéric POIRET fils assure la Présidence de la Société.

1905 à 1972 Filatures et Teintureries de Saint-Epin

En 1905, cette société est transformée en société anonyme des Filatures et Teintureries de Saint Epin. (Saint-Epin Poiret Frères et Neveu), peignage, filature et teinturerie. L’usine était située dans un environnement agréable et boisé, de 24 hectares, et occupait environ 250 personnes. Les articles étaient offerts au public sous la marque « Laine du Bon Pasteur », avec le label « WoolMark ». Laines pour : tricots-main, tricots-machine, à repriser, tapisserie, etc.
En 1914, pendant la guerre, l’usine continue à tourner. Tous les vieux stocks, qui étaient invendables, partirent. Ce fut la période la plus bénéfique de l’époque.

1926, diminution de la cadence de production.
1928, décès de POIRET fils. Michel MACHARD prend la succession.
1930, une centrale thermique remplace les machines à vapeur.
1935, capital 7,5 millions F, 1942, capital 60 millions F, 1949 capital 100 Millions
1936, Décès de Michel MACHARD. Nouveau Président : Charles DELASTEYRIE, pour une année
1937, le Baron de la Rochette, gendre de Michel MACHARD, devient Président  et le restera jusqu’en 1972.

Entre 1938 et 1952, l'usine devient tissage S.A.R.L. Vernier Alexandre et Fils, puis est reprise en tant que fabrique d'articles de campement avant d'être occupée par divers affectataires et partiellement abandonnée.

1973 à 1979 Racheté par les Filteries DMC

L’usine est rachetée en 1973 par les Filatures Dollfus Mieg & Cie (D.M .C.).
Mais, l'incendie du bâtiment principal en août 1975 va précipiter la fermeture de l'usine qui s'arrêtera en octobre 1979.

Pendant 130 ans, les Filatures de Saint-Epin ont marqué profondément la vie du village par les emplois offerts, les nombreux logements sociaux construits et par les oeuvres patronales, telles l'école privée et le dispensaire à l'Asile Sainte Marguerite tenue par les religieuses de Saint Vincent de Paul ou le patronage dans l'actuelle salle Polyvalente.

 (sources : archives de DMC)


Saint-Epin - Légende des vierges de Balagny (extraits) :
"Au 6ème siècle, deux sœurs jumelles, filles du roi d'Ecosse, nommées Maure et Brigide, firent vœu, à l'âge de 13 ans, de se rendre en terre sainte.
Leur père fut très déçu de les voir refuser de riches partis en mariage. A sa mort, il laisse sa couronne à son fils Hispade ou Espain, qui, ne désirant pas règner, proposa ce royaume à ses sœurs. Celles-ci lui firent part de leur résolution de se rendre en terre sainte, et Epin voulut les accompagner. Ils se sauvèrent donc tous les trois d'Edimbourg pour se rendre, en barque et à pied, en terre sainte.
Au retour de ce pélérinage, vers 514, ils furent attaqués à Balagny par quatre voleurs qui leur firent violence. Epin, voulant défendre ses sœurs Maure et Brigide afin de préserver leur pureté, un assassin le tua d'un coup d'épée. Maure et Brigide furent assassinées ensuite.
Le corps de Saint-Epin fut immergé dans la rivière le Thérain, d'où le nom de Saint-Epin donné à ce lieu".
(Tiré du livre réalisé et édité par l'Association des Amis du Patrimoine de Balagny)