Maurice FRINGS & CIE (Cotons L.V.)
1910
Maurice FRINGS est fait Chevalier de la Légion d'Honneur

Le 29 Mai 1910.

Cher Monsieur

Le privilège de l’ancienneté me vaut l’honneur d’être désigné pour vous exprimer, au nom du personnel des trois usines, la grande satisfaction que nous a causée votre nomination de “Chevalier de la Légion d’Honneur”.
Permettez-nous, Monsieur Frings, de vous présenter nos bien vives félicitations.

Vous avez bien voulu convier a cette belle fête tous ceux qui vous ont aidé, en contribuant dans la mesure de leurs moyens, au développement et à la prospérité de la Maison.

Je dois ajouter que cette prospérité est également due, en partie, a l’activité et aux efforts répétés des vendeurs qui sont arrivés à donner ainsi une grande extension aux affaires. Je dirai même, et j’espère que ces messieurs du magasin ne m’en voudront pas pour cela, que nous fabricants, nous trouvons leur activité un peu trop débordante pour le moment, mais quoi qu’il en soit, il est incontestable que si la Maison a pris une importance assez considérable pour que les trois usines réunies ne suffisent plus a répondre aux besoins de la vente, c’est surtout a vous, Monsieur FRINGS, qu’il faut en attribuer l’honneur: c’est par vos grandes qualités d’initiative pour les créations nouvelles, par votre vigilance et par l’exemple que vous avez toujours donne a tous, en fournissant pendant plus de trente ans que vous êtes sur la brèche, un travail incessant et inlassable.

Depuis quelques mois, tout en vous y intéressant toujours beaucoup, vous ne suivez plus nos efforts de si près. Malgré cela, nous espérons, Monsieur FRINGS, que vous resterez longtemps encore à la tête de vos collaborateurs, petits et grands, aussi bien pour l’affermissement des progrès de la Maison que pour la satisfaction de tout le personnel, car il vous est redevable de toutes les grandes et belles choses que vous avez établies et dont vous me permettrez de citer quelques-unes, tels que:

  • secours de maladie sans aucune retenue de salaire,
  • rente aux vieux employés, ouvriers et ouvrières,
  • séjour d’un mois a la campagne tous les ans à une quinzaine d’enfants d’ouvrières,
  • et enfin, cette pouponnière si bien organisée et tant appréciée par les jeunes mères, dont les bébés sont choyés et florissants de santé”

Tous ces bienfaits, nous le savons tous, ont été créés par vous, en collaboration d’idées et de générosité avec Madame FRINGS; aussi est-ce de tout coeur que nous vous prions de lui transmettre l’hommage de notre profonde reconnaissance.

Au nom du personnel tout entier, je lève mon verre, Mesdames, Messieurs en l’honneur de Monsieur FRINGS.

A. Fontaine, Directeur de l’usine, 42 rue Vitruve a Paris