Maurice FRINGS & CIE (Cotons L.V. et M.F.A.)
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  • 1841, création de la société.
    Louis VIARMÉ (1820-1895), fondateur de la Maison et de la marque L.V, monte un atelier de fil à coudre, rue de Montmorency, à Paris.

    Il est le fils de Martial VIARMÉ & Rosalie Félicité PICARD, épiciers à Sandillon, conté de Jargeau, dans le Loiret.
    Il a débuté chez des merciers en gros d'Orléans, Messieurs ROSSIGNOL
    Il est venu à Paris en 1832, à l'âge de 12 ans, avec 200 Francs en poche et vendait des bobines de fil qu'il avait achetées en grandes quantités.
    Il tente une association avec Mr DELFOSSE, dont le fils sera employé plus tard chez CARTIER-BRESSON, mais cela n'a pas duré et il décide donc en 1841 de créer sa propre entreprise sous le nom de L. VIARMÉ.
    L'atelier est rue de Montmorency (il sera transféré ensuite rue des Amandiers), les bureaux et la maison de vente rue du cloître Saint-Jacques (derrière les futurs magasins du 131 rue St-Denis).
    Marié à Mlle. GALLOT, il eut 2 filles : Léontine (1846) épouse d'Auguste MASSE, et Marie (1855) épouse de Maurice FRINGS
  • 1861
    Le développement de ses affaires lui fait acheter des terrains rue de Vitruve, où il crée une installation nouvelle, qui deviendra une importante manufacture de fils à coudre.
    On compte 200 ouvriers.
  • 1867
    Auguste MASSE, responsable commercial, épouse Léontine VIARMÉ
    Selon une légende rapportée d'Orléans par Muguette MASSE, Louis VIARMÉ aurait acheté beaucoup de coton avant la guerre de Sécession d'Amérique, avec de l'argent prêté par son frère Honoré. Par suite de la raréfaction du coton du à la guerre, le cours du coton avait beaucoup monté et Louis VIARMÉ aurait fait un important bénéfice.
  • 1869
    Transfert des bureaux et de la maison de vente au 106 rue Saint-Denis, et agrandissement des bâtiments rue de Vitruve, avec : peletonnage à la main, cartonnage, atelier des cotons à broder, dévidage et une imprimerie avec des machines à bras pour faire les étiquettes et documents commerciaux.
  • 1873
    Décès d'Auguste MASSE, qui laisse 3 enfants, dont 1 seul survivra, Edmond, qui rentrera dans l'affaire.
  • 1875
    Installation de la 1ère machine à bobiner, salle de réception des pelotes, pour les articles à broder et à coudre, dont le cordonnet parisien sur bobines de 25 grammes.
  • 1877
    Maurice FRINGS (1849-1948)
    épouse Marie VIARMÉ et devient l'associé de son beau-père avec Mme MASSE.
    La raison sociale de l'entreprise devient : "L.VIARMÉ.FRINGS & Cie", bureaux 106 rue Saint-Denis à Paris, usine 32 rue Vitruve et 119 à 127 rue des Pyrennées, Paris-Charonne, filature et retorderie à Hellemmes-les-Lille (Nord). Cotons à coudre, bâtir, repriser, broder, tricoter et marquer, ganses, fils d'Ecosse, coordonnets et cotons pour crochet, câblés et cotons glacés et non galcés, sur bobines, pour machines à coudre.
    Maurice FRINGS avait débuté en 1867 dans la maison de soieries MARCILHACY ARBELOT, puis dans une firme américaine TUCKER & Co, puis mexicaine GAVOTTY jusqu'à la guerre de 1870. En 1874 il est en Angleterre pour le compte de la maison NILE Frères et s'établit à Londres comme agent de fabrication jusqu'à décembre 1976.
Usine FRINGS
Usine FRINGS
  • 1881
    Construction d'un bâtiment en pierres de taille, où s'installeront le magasin des couleurs et la salle des marchandises.
  • 1882
    Construction d'un grand bâtiment à 3 étages avec façade rue des Pyrennées pour les métiers à retordre 2 à 5 fils HIGGINS. La société sous-traitait également des retors chez DUPONT à Lille.
  • 1884
    Transfert de tous les métiers à La Madeleine, près de Lille (Nord), où la maison a loué la retorderie et racheté les fonds de commerce des fils à coudre FOUQUIER-DUBAR, dont 2 des marques furent abandonnées : le câblé à marque "Pied de Cheval", pour ne pas concurrencer la marque "Tête de cheval" de J. THIRIEZ Père et Fils, et la marque "Ancre" pour ne pas concurrencer le distributeur de la Sté COATS, la maison MICHELEZ. La retorderie fut dirigée par Victor GRENIER.
  • 1885
    Louis VIARMÉ construit un petit hôtel rue des Pyrennées pour Mr et Mme FRINGS et leurs enfants (ils habitaient avant au-dessus des magasins, rue St Denis). Les FRINGS eurent 5 enfants : Alice, Jeanne, Marguerite, Lucien (1886), Pierre (1893).
  • 1890
    Edmond MASSE, petit fils de Louis VIARMÉ, rentre dans la société pour prendre en charge l'exportation. Il développera notamment l'Amérique du Sud.
  • 1891
    Création, par Mr VIARMÉ avec ses fonds personnels, d'une grande retorderie de 48.000 broches à Hellemmes, dans les faubourgs de Lille, sur les plans de Mr GRENIER. Elle sera équipée des matériels les plus modernes et d'un premier bâtiment sheds. Elle sera détruite en 1944.
  • 1895
    Louis VIARMÉ meurt à 77 ans dont 64 ans de labeur.
  • 1898
    Construction à Hellemmes d'une grande usine à 3 étages en ciment armé (une des premières construites en France), avec salles de 1200m2 et motrices pour les broches.
  • 1899
    Le lieutenant Pierre LEFEBVRE, Saint-Cyrien, épouse Jeanne FRINGS et prendre la . direction de l'avenue de Vitruve.
  • 1900
    La Raison Sociale devient "Maurice FRINGS & Cie", société en commandite au capital de 6 Millions de Francs, gérant Maurice FRINGS, fondés de pouvoir MM Edmond MASSE et Pierre LEFEBVRE..
    Cette même année, une blanchisserie-teinturerie est rachetée à Vitry-sur-Seine, pour installer des ateliers de blanchiment, mercerisage et teinture; les services commerciaux et le magasin de vente sont transférés au 131 rue St-denis.
  • 1903
    Jules GAMBIER, double médaillé de l'Institut Technique de Roubaix, prend la direction de l'usine de Vitry.
    Il développe la teinture et crée une carte complète des nuances solides au lavage et à la lessive pour les cotons destinés aux ouvrages de dames. Il crée un atelier pour la fabrication de tous les savons employés à l'usine.
  • 1904
    Victor GRENIER laisse la direction de la fabrique d'Hellemmes à Georges KNECHT. On construit une machine à pelotonner à 12 têtes, appelée système GRENIER (voir les machines créées par Mr GRENIER).
  • 1906
    Achat de la maison PLESSIER Frères, successeur de MICHELEZ Fils et PLESSIER, auparavant M.F.A. (MICHELET Fils Ainé, fondée en 1808). Reprise de la fabrique au 159 rue de Sèvres, à Lardy près d'Etampes) et des marques. Chiffre d'Affaires 400.000 Francs. Léon et Henri PESSIER rentrent chez FRINGS, ce dernier quittant la maison peu après.
  • 1907
    Édification d'un grand bâtiment en béton armé rue de Vitruve.
    Lucien FRINGS, fils ainé, diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris, rentre dans la société pour s'occuper de l'exportation avec Mr. MASSE.Il décèdera à la guerre en Août 1914.
  • 1910, Maurice FRINGS est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
    A cette occasion sont rappelées les œuvres sociales créées : “secours de maladie sans aucune retenue de salaire, rente aux vieux employés, ouvriers et ouvrières, séjour d’un mois a la campagne tous les ans a une quinzaine d’enfants d’ouvrières, et enfin, cette pouponnière si bien organisée et tant appréciée par les jeunes mères, dont les bébés sont choyés et florissants de santé”
  • 1914
    Le 28 juillet, Maurice et Lucien FRINGS, entament des négociations avec la société THIRIEZ.
  • 1914-18, la guerre
    En août 1914, Lucien FRINGS est tué à la guerre.
    De nombreux responsables sont mobilisés, il ne reste plus dans la société que MM Maurice FRINGS et GRENIER.
    L'usine d'Hellemmes est occupée. MM Pierre, Jean, Alexis THIRIEZ et Mr GAMBIER sont faits prisonniers.
    L'approvisionnement devient difficile, mais la maison a pu compter sur l'aide des filateurs anglais de Boltan, CROSSES et WINNKWORTH, qui fournissent retors et câblés.
    FRINGS aide la société THIRIEZ en fabricant, rue de Vitruve, 500 yards de fils "Tête de Cheval"
  • 1919
    En août, fusion avec la société THIRIEZ (JTPF)
    . M
    M Maurice FRINGS, Edmond MASSE et Pierre LEFEBVRE deviennent associés de la maison THIRIEZ. FRINGS apportait à THIRIEZ, avec les marques L.V. et M.F.A., des articles de mercerie et ouvrages de dames que THIRIEZ ne faisait pas.
    Etienne THIRIEZ prend la direction avenue de Vitruve et Pierre LEFEBVRE prend la direction de la vente rue Saint-Denis.
    Mr GRENIER se retire (il décèdera en 1923) et cède la place, rue de Vitruve, à Mr VILAIN.
  • 1921
    Reconstruction des métiers de l'usine d'Hellemmes qui avaient été détruits à coups de masse par les Allemands pendant la guerre
  • 1927
    Dissolution de la société FRINGS. Le matériel est incorporé dans JTPF, les usines (Pantin, Celles sur Plaine, Azerailles, Raon l'Etape) vendues , sauf la grande retorderie d'Hellemmes, qui sera détruite par les bombardements de 1944.
  • 1924
    Entrée de Gustave LEPEU chez JTPF, petit-fils de Mr FRINGS, diplômé de l'Ecole centrale..
  • 1948
    Décès du centenaire Maurice FRINGS
usine Frings Hellemmes
Gamme Frings
Boite LV
Épilogue :
Des membres de la famille FRINGS rentrent à la gérance de la société J. THIRIEZ Père et Fils & CARTIER-BRESSON, notamment : Gustave Lepeu (Ingénieur Centrale), petit-fils de Maurice Frings, Francis BIOCHE (ESSEC, épousa Denyse FRINGS petite fille de Maurice) et Denis LEPEU (HEC), fils de Gustave.
Carte LV


Page d'histoire :

" Un grand destin avorté : tel pourrait se résumer le parcours de Messali Hadj, qui n'aura été l'incontestable pionnier de l'indépendance algérienne que pour se voir, lorsqu'elle adviendra, refuser, Moïse inattendu, d'accéder à la Terre promise. Ahmed Ould Hadj Ould Bouziane, comme il se nomme à sa naissance, en 1898, à Tlemcen, n'est, en 1916, qu'un garçon épicier qui vient d'échouer au certificat d'études primaires quand l'extension à l'Algérie du service militaire obligatoire, qui révolte ses compatriotes, en fait un soldat du 20e corps d'armée à Oran, qu'on expédie à Bordeaux.
Le 13 octobre 1923, Messali arriva à Paris. Il allait retrouver, comme au temps de son service militaire, non seulement le contact avec le peuple français, mais aussi et surtout avec les Marocains, les Tunisiens, les Malgaches, les Indochinois, les Africains. ... Une semaine après son arrivée à Paris, Messali trouva du travail dans une usine textile Maurice Frings & Cie située au 32, rue de Vitruve dans le 20e arrondissement. Cet emploi, qu'il occupa du 25 octobre 1923 au 8 octobre 1924, était proche du lieu de sa résidence, un petit hôtel meublé au 100, rue Alexandre Dumas, dans le 20e arrondissement" (cf. http://www.diwane.com)

Sources :
- Plaquette "J. THIRIEZ Père et Fils & CARTIER-BRESSON", éditée à l'occasion de l'Exposition Textile Internationale de Lille, avril-mai 1951.
- Textes de Mr. Gustave LEPEU en 1969 et de Mme Marie-Claude FOURÈS-LEPEU
- Site www.diwane.com
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