R etour JRPF
Histoire de J.T.P.F.
Ses institutions sociales en 1924
 
Institutions Ouvrieres 1924
Brochure de 44 pages
Les institutions sociales de J. THIRIEZ Père et Fils comprennent :
et les jardins ouvriers

 

Crèches :
"Bien que les chefs des Établissements préfèrent que la mère de famille reste chez elle pour faire son ménage, entretenir sa maison et soigner ses enfants, comme cela n'est pas toujours possible, ils ont installé une crèche de 40 berceaux, dont la création remonte à 1870". Il est dirigé par les soeurs de Saint-Vincent de Paul
Orphelinat :
Créé en 1872 à la demande des soeurs de Saint-Vincent de Paul pour aider une orpheline brutalement mise à la porte par son logeur. Les jeunes filles sont hébergées et logées; elles peuvent à 13 ans entrer à l'usine; leurs économies sont placées à la Caisse d'Epargne.
Secours aux ouvriers malades:
"Pour atténuer en partie les tristes effets de la maladie d'un ouvrier : d'un côté suppression du salaire, de l'autre frais qui détruisent l'équilibre du budget et occasionnent des dettes si fatales pour le ménage .." allocation journalière de 0,80 à 2,40 F selon l'ancienneté, l'âge, la situation de famille
Secours aux femmes en couches:
"Les femmes accouchées reçoivent pendant 6 semaines les mêmes secours que si elles étaient malades"
Layettes :
"comporte : 3 chemises, 3 robes, 6 couches, 2 langes, 1 brassière de laine, 2 brassières de coton"
Collectes entre ouvriers et patrons:
Collectes quand la maladie d'un ouvrier se prolonge. "Pour encourager cet acte de bonne camaraderie, les Patrons y contribuent largement".
Pensions de retraite aux ouvriers et allocations de vieillesse aux ouvrières :
"Une pension de retraite est assurée aux ouvriers après 30 ans passés dans les Établissements. Cette pension (max. 870 F) leur est faite sans aucun versement de leur part".. "A l'âge de 60 ans, les ouvrières touchent une allocation vieillesse de 540 F par an".
Allocations aux veuves des ouvriers pensionnés:
"Les veuves des ouvriers pensionnés peuvent obtenir, si elles sont dans une situation malheureuse, une allocation annuelle .." (max. 2/3 de la pension du mari)
Caisse d'Épargne et de Prévoyance:
".. a pour but de faciliter aux ouvriers le placement à intérêts des petites économies qu'ils parviennent à faire chaque quinzaine". (taux de 6%). Elle fait également des prêts sans intérêts.
Allocations aux Recrues, aux Réservistes et aux Territoriaux :
Allocations de départ pour service militaire; aux autres une allocation journalière par enfant, à retirer par leur femme.
Cession de charbon par l'entreprise aux ouvriers à prix coûtant rendu à domicile (économie de 20%)
Bains et douches mis à disposition chaque soir à la sortie des ateliers
Réfectoires séparés pour les hommes et femmes, avec bière à prix coûtant, les achats étant gérés par une commission ouvrière. Pour cela, les ouvriers et employés ont créé le 29 juillet 1988 une Coopérative de Consommation
Soeurs gardes-malades assurant soins et aide familiale à la disposition des ouvriers des Établissements et de tous les ouvriers de la commune de Loos-lez-Lille
Habitations ouvrières et jardins ouvriers :
"La question du logement étant l'une des plus importantes, les Établissements ont construit des maisons de différentes grandeurs, et de différents prix de location, pour répondre aux besoins des familles plus ou moins nombreuses" .. au total 574 habitations, au coût de 26 à 50 F par mois, avant réductions selon les cas; location de 60 à 100 F pour les "employés supérieurs".
"Les habitations ouvrières comportent un petit jardin et sont disposées par groupe autour du square Billon. Le quartier THIRIEZ, de ce point de vue, pouvait être considéré comme un commencement d'urbanisme" (J. MOREAU, journal municipal de Loos)
Il y a également 200 jardins ouvriers de 300 à 400 m2 loués 0,05 F le m2 à l'année. Les achats se font par l'Association des Jardins Ouvriers de la banlieue d'Ésquermes et de Loos.
Dots et récompenses aux jeunes filles à la "conduite exemplaire" pour 3 à 400 F

Cours professionnels et ménagers

L'École Ménagère,
qui deviendra le Lycée d'Enseignement Professionnel Privé Notre-Dame du Sacré Cœur,
a été créée par Léon THIRIEZ à Loos, 158 avenue Saint-Marcel, avec la dot prévue pour un de ses fils décédé pendant la guerre.

Pendant l'apprentissage, les jeunes filles sont payées au même prix qu'à l'atelier.

509 élèves en ont bénéficié depuis le 26 janvier 1921.
Des cours professionnels de filature sont également donnés aux jeunes ouvriers et apprentis de 13 à 18 ans.

Allocations familiales
Elles fonctionnent depuis le 1er juin 1920, dès la création de la Caisse Familiale du Textile de Lille. Le montant mensuel varie de 20 F à 260 F selon le nombre d'enfants (1 à 8) de moins de 13 ans et selon le statut ouvrier ou employé. Pour les ouvrières dont la mari travaille dans une autre industrie où il ne touche pas d'allocations, JTPF leur verse une demi allocation.

Nota :

  • Ce document reprend et développe le précédent (39 pages) édité pour l'exposition universelle de 1900
  • On y trouve également :
    • "Le choix du personnel ayant une grande importance, à tous égards, tout ouvrier ou apprenti doit être agréé par l'un des chefs de maison pour être admis. Le personnel est d'ailleurs recruté, de préférence, parmi les enfants des ouvriers travaillant déjà dans les Établissements"
    • "L'admission des ouvriers (qui le demandent) par le patron et la facilité d'accès près de lui ont une grande importance : elles sont une garantie contre les partialités possibles des contre-maîtres"
    • "Dans tous les ateliers, les sexes sont séparés et la plus grande convenance est exigée dans les rapports des contre-maîtres avec le personnel, et des ouvriers entre eux"
    • "Tout ouvrier dont la conduite et le travail ont été satisfaisants touche une gratification" (1 à 4 F par quinzaine, en plus du salaire)
    • "Toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité des ouvriers sont prises dans les Établissements" (avec indication des principales mesures prises)
Institutions Ouvrieres 1900
  • En ce qui concerne l'ancienneté du personnel, outre les distinctions officielles, JTPF décerne à tous ceux qui ont 30 années de présence (environ 10% du personnel en 1924) une médaille frappée spécialement, et remise chaque année en séance solennelle aux titulaires
"Ces institutions, qui constituent un ensemble social très apprécié du personnel, ont contribué, pour une large part,
à maintenir les excellents rapports entre la Société J. Thiriez Père et Fils et ses collaborateurs".
Le 31 mai 1924.